Avoine
L’avoine, c’est quoi ?
L’avoine (Avena sativa L.) est une plante herbacée annuelle de la famille de Poaceae. Elle possède une racine fibreuse très longue et une tige non ramifiée qui peut atteindre 1 m de hauteur. Ses feuilles sont allongées, alternes et plates. Les fruits d’avoine sont oblongs, de coloration brune et présentent un sillon ventral.
L’avoine est originaire d’Europe mais désormais cultivée dans toutes les régions tempérées du monde. Les plus grands producteurs d’avoine sont Russie et Canada qui sont des pays à climat froid. L’avoine est utilisée pour l’alimentation humaine mais surtout pour l’alimentation animale.
Quelles parties de l’avoine utiliser ?
Les parties de l’avoine utilisées sont les fruits récoltés à maturité et les parties aériennes qui doivent être récoltées avant la pleine floraison.
Les graines d’avoine sont particulièrement nutritives d’où leur utilisation pour la nutrition humaine et animale. Elles sont riches en glucides qui sont majoritairement des polysaccharides tels que l’amidon. Les fibres notamment le beta-glucane font aussi partie de la fraction glucidique de l’avoine. On trouve aussi des protéines qui sont principalement la glutenine et l’avenine. La fraction lipidique est dominée par les acides gras insaturés tels que l’acide linoléique. La fraction lipidique contient aussi des stéroïdes comme l’avenasterine et stigmasterine. Les graines d’avoine sont également riches en vitamines (A, B1, B6, E…) et en minéraux particulièrement le potassium, fer, manganèse, calcium, zinc et silicium…
Les graines d’avoine contiennent aussi de métabolites secondaires qui sont responsables des actions thérapeutiques. On trouve des alcaloïdes de type indolique tel que la gramine, l’avenine et la trigonelline. Il y a aussi des saponosides de type triterpénique dans les graines et de type stéroidique dans la partie aérienne. Les graines et la partie aérienne de l’avoine contiennent également des flavonoïdes et des acides phénols.
La composition des fruits et de la partie aérienne sont proches sur le plan qualitatif. Mais, les éléments nutritifs tels que les polysaccharides et les acides gras sont surtout concentrés au niveau des graines.
Quels sont les bienfaits de l’avoine ?
Les extraits à base d’avoine possèdent une excellente activité anti-oxydante in vitro et in vivo grâce à leurs richesses en flavonoïdes, acides phénols et vitamine E.
Le β-glucane présent dans l’avoine exerce une action hypocholestérolémiante. La consommation de farine d’avoine et de son d’avoine réduit le cholestérol plasmatique total et le LDL cholestérol. En effet, le son d’avoine, qui est une source de fibre, abaisse de manière significative le taux de cholestérol dans les cas d’hypercholestérolémies modérées.
En plus de son effet hypocholestérolémiant, l’avoine diminue la pression artérielle. Cela est du à l’amélioration de la fonction endothéliale et l’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. Des études ont rapporté qu’une seule portion de farine d’avoine peut s’opposer aux perturbations de la fonction endothéliale observée après la consommation d’un repas riche en graisses.
L’avoine possède également une action contre l’obésité. Un essai clinique a été réalisé pour confirmer l’effet anti-obésité de l’avoine sur des sujets ayant un IMC ≥27. Les résultats ont montré que la consommation d’avoine réduit le poids, l’IMC (Indice de Masse Corporelle), la graisse corporelle et le rapport taille-hanches.
Des études ont montré que le traitement avec l’avoine permet d’augmenter l’activité de l’insuline et réduire la production de glucose par le foie. Il a été démontré que les aliments à base d’avoine et d’orge réduisent la réponse glycémique humaine, par rapport aux aliments à base de blé ou de sucres.
L’avoine agit également sur certaines fonctions hormonales importantes: il possède une action stimulante de la thyroïde et une action oestrogénique.
Les études préclinique et cliniques ont montré que l’avoine améliore la santé mentale globale et les performances cognitives. En effet, l’avoine agit spécifiquement sur les structures du cerveau et les neurotransmetteurs impliqués dans la cognition, la mémoire et la motivation. Les graines d’avoine possède aussi une activité antidépressive notamment pendant la ménopause.
Les préparations de farine d’avoine sont efficaces sur une variété d’affections dermatologique telles que le prurit, la dermatite atopique et les éruptions acnéiformes. De plus, la farine d’avoine peut être ajouter à des préparations cosmétiques pour son pouvoir protecteur de la peau contre les rayons ultraviolets.
Comment utiliser l’avoine ?
En usage externe, on utilise généralement la farine d’avoine. Cette farine est incorporée à des préparations pour usage externe à des concentrations allant de 5 à 30%. On peut utiliser l’huile de paraffine comme excipient pour ce type de préparation.
Par voie orale, on peut utiliser le flacon d’avoine, qui nous permet de profiter des bienfaits de l’avoine de façon délicieuse.
La partie aérienne de l’avoine peut être utilisé sous forme d’infusion. On prend 3 g de la partie aérienne séchée qu’on laisse infuser dans 250 ml d’eau bouillante. La préparation est prise tout au long de la journée en plusieurs fois.
Quelles sont les précautions à prendre avec l’avoine ?
La consommations des graines d’avoine et les parties aériennes d’avoine ne présente aucun danger pour la santé. L’avoine devraient être pris avec de grandes quantités d’eau pour assurer que les fibres soient bien dispersé dans l’intestin.
L’avoine est contre-indiqué chez les patients qui ont la maladie cœliaque à cause de la présence de gluten. Certains effets indésirables tel que la flatulences peuvent être observés en cas de prise de graines d’avoine.
Références
1-European Medicines Agency. (2008). ASSESSMENT REPORT ON AVENA SATIVA L., HERBA AND AVENA SATIVA L., FRUCTUS.
2- Al-Snafi A E. (2015) .THE NUTRITIONAL AND THERAPEUTIC IMPORTANCE OF AVENA SATIVA – AN OVERVIEW. International Journal of Phytotherapy 5 (1): 48-56.
3- Neelam Chatuevedi et al. (2011).Diversified therapeutic potential of Avena sativa: An exhaustive review. Asian Journal of Plant Science and Research 1 (3):103-114.
4- Christian Duraffourd et Jean-Claude Lapraz. (2005). Traité de phytothérapie clinique : endobiogénie et médecine. Elsevier / Mason. 1ère éd. 827 pages.