28 janvier 2024
Plantes stupéfiantes

Iboga

L’iboga, c’est quoi ?

L’iboga (Tabernanthe iboga L.) est un arbrisseau de la famille des Apocynaceae. Il peut atteindre 6 m de hauteur. Ses feuilles sont ovales, simples et opposées. Ses fleurs sont de coloration blanches ou roses. Les fruits sont de coloration orangée et peuvent être de forme ovale allongée ou de forme ronde sphérique. Les racines sont pivotantes, volumineuse et de coloration jaune.

L’iboga est une plante endémique de l’Afrique équatoriale. On la trouve principalement au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Congo et au Cameroun.

Quel est le statut légal de l’iboga ?

En France, l’iboga ainsi que les substances issues de cette plante sont classés dans la liste des plantes stupéfiantes par l’arrêté du 12 mars 2007 modifiant l’arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants « Tabernanthe iboga, Tabernanthe manii, ibogaïne, ses isomères, esters, éthers et leurs sels qu’ils soient d’origine naturelle ou synthétique ainsi que toutes préparations qui en contiennent».

L’iboga est aussi classé dans la liste des stupéfiants dans d’autre pays européens tels que la Belgique, la Suisse et la Pologne et aux Etats Unis.

Comment utiliser l’iboga ?

On utilise les racines de l’iboga. Ces racines sont coupées en lamelles ou râpées puis mâchées. Elles ont un gout amer et provoquent une sensation d’anesthésie dans la bouche. La dose habituelle est équivalente à une lamelle qui a la surface d’un doigt.

Quels sont les effets de l’iboga ?

L’usage de l’iboga est traditionnel dans des tribus du Gabon et du Cameroun dans les rituels de passage de l’adolescence à la maturité. Il est aussi utilisé dans la religion Bwiti.

L’iboga provoque un accroissement de la perception, permet de rester éveillé plusieurs jours d’affilée et entraîne des hallucinations visuelles surtout à forte dose. Les effets secondaires sont des nausées, des vomissements et une fatigue musculaire. A fortes dose, l’iboga peut provoquer des manifestations de paralysie, voir l’arrêt respiratoire.

Ces effets sont dus à la présence des alcaloïdes particuliers qui appartiennent à la classe d’indolomonoterpènes. L’ibogaïne est le principal représentant de cette classe d’alcaloïdes et ses propriétés psychoactives sont bien documentées. L’ibogaïne et la noribogaïne interagissent avec plusieurs systèmes de neurotransmetteurs. Ils se lient aux récepteurs kappa-opioïdes et N-méthyl-D-aspartate (NMDA) et aux sites d’absorption de la sérotonine ; L’ibogaïne se lie également aux récepteurs sigma-2 et nicotiniques.

En plus, l’iboga et l’ibogaïne ont été proposé comme un traitement de sevrage tabagique ainsi que pour le sevrage des opioïdes, de la cocaïne et de l’alcool. Des études chez le rat suggèrent que les actions agonistes kappa et NMDA contribuent aux effets de l’ibogaïne sur l’auto-administrations d’opioïdes et de stimulants comme la cocaïne, tandis que les actions sérotoninergiques peuvent être plus importantes pour les baisses de la consommation d’alcool.  Enfin, une action antagoniste nicotinique peut induire une réduction induite par l’ibogaïne des préférences nicotiniques chez le rat.

L’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a souligné que l’ibogaïne « ne présente aucun intérêt thérapeutique et que sa consommation entre dans le cadre des activités sectaires ».

Références

1- Litjens RP et al. (2016). How toxic is ibogaine?.  Clinical Toxicology.; 54(4):297-302.

2- Glick SD et al. (1998). Mechanisms of antiaddictive actions of ibogaine.  Annals of the New York Academy of Sciences 30 (844) :214-26.

3- Lavaud C et al. (2017). The Iboga Alkaloids. Progress in the Chemistry of Organic Natural Products 105:89-136.

4- Jean Bruneton. (2009). Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales. Lavoisier. 4éd. 1292 pages.

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