28 janvier 2024
Plantes médicinales

Épilobe

L’épilobe, c’est quoi ?

L’épilobe est le nom commun qui désigne les plantes du genre Epilobium. Dans cet article, on va s’intéresser aux deux espèces utilisées en thérapeutiques à savoir l’Epilobium angustifolium L. et l’Epilobium parviflorum Schreb.

L’épilobe en épi (Epilobium angustifolium L.), appelée aussi épilobe à feuilles étroite, est une plante herbacée vivace de la famille des Onagraceae. Elle peut atteindre jusqu’à 2,5 m de hauteur. Ses feuilles sont alternes, lancéolées et très allongées avec un bord souvent partiellement enroulé et des nervures qui forment un réseau. Ses fleurs, qui apparaissent en été en longue grappes terminales, possèdent 4 pétales de couleur rose-pourpre vif. Les fruits sont des capsules linéaires, de couleur rouge-brun, pleines de graines qui ont des poils soyeux.

L’épilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum Schreb.) est une plante herbacée vivace de la famille des Onagraceae. C’est une plante poilue, dressée qui peut atteindre 80 cm de hauteur. Ses feuilles sont opposées et lancéolées. Ses fleurs sont petites et de coloration rose pale. Enfin, les fruits sont des capsules pubescentes.

épilobe
E. angustifolium (à gauche) /E. parviflorum (à droite)

L’Epilobium angustifolium, ainsi que l’Epilobium parviflorum, colonisent les zones humides et ouvertes tels que les clairières des forêts au niveau de l’hémisphère nord en Amérique de Nord, Asie, Europe et Afrique.

Quelle partie de l’épilobe utiliser ?

On utilise les parties aériennes d’Epilobium angustifolium et/ou Epilobium parviflorum cueillies avant ou pendant la floraison. La partie aérienne est ensuite séchée puis broyée grossièrement afin de l’utiliser pour préparer des tisanes.

La partie aérienne de l’épilobe est riche en composés phénoliques: Elle contient principalement des tanins (4 à 14%) dont les substances les plus actives sont l’œnothéine A et l’œnothéine B. Elle renferme également des flavonoïdes (1 à 2%) tels que les hétérosides de kaempférol et les hétérosides de quercétine, ainsi que des acides phénoliques comme l’acide ellagique, l’acide chlorogénique et l’acide caféique.

La partie aérienne d’épilobe contient aussi des composés lipidiques comme les acides gras (acide palimitique, acides linoléique,…), les stérols (stigmastérol, β-sitostérol,…) et les triterpènes (acide ursolique, acide oléanolique,…).

Quels sont les bienfaits de l’épilobe ?

On utilise les parties aériennes d’épilobe pour soulager les symptômes des voies urinaires basses liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate.

De nombreuses études in vivo ont permis d’explorer les mécanismes d’actions potentiels de l’épilobe et ses constituants sur la physiopathologie de cette maladie. Ces études ont montré que les tanins ellagiques notamment l’œnothéine A et l’œnothéine B sont responsables des effets prostatiques de notre plante. Ces molécules agissent principalement par leur activité anti-androgénique par inhibition de la 5α-reductase. Il y a d’autres mécanismes qui agissent en synergie avec le mécanisme d’action principal comme l’activité antioxydante et anti-inflammatoire dues à la présence des flavonoïdes.

Malgré que plusieurs études in vivo sont en faveur de l’efficacité de l’épilobe sur les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate , il n’y a pas des études cliniques permettant de confirmer ces résultats sur l’homme.

Comment utiliser l’épilobe ?

On utilise la partie aérienne séchée et broyée d’épilobe pour préparer des tisanes. On peut faire une infusion avec 1,5 à 2g de partie aérienne dans 250 ml d’eau bouillante. On prend cette infusion deux fois par jour pour améliorer les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate.

Quelles précautions prendre avec l’épilobe ?

L’épilobe est une plante qui présente une bonne sécurité d’emploi: Il n’y a pas des effets indésirables rapportés suite à son utilisation à part les rares cas d’allergie. Néanmoins, il faut être vigilant et consulter un médecin en cas de l’apparition de symptômes inhabituels, lors de son utilisation, tels que la fièvre, les douleurs mictionnelles ou la rétention urinaire.

Références

1- Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). 2015. European Union herbal monograph on Epilobium angustifolium L. and/or Epilobium parviflorum Schreb., herba

2- Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). 2015. Assessment report on Epilobium angustifolium L. and/or Epilobium parviflorum Schreb., herba

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