Onagre
L’onagre, c’est quoi ?
L’onagre (Oenothera biennis L.), encore appelée « belle de nuit », est une plante herbacée bisannuelle appartenant à la famille des Onagraceae. Elle mesure jusqu’à 150 cm de haut avec une tige verte, simple ou rameuse, elliptique avec une nervure principale généralement colorée en rouge. Ses feuilles caulinaires sont subsessiles, atténuées à la base et denticulées. Ses fleurs sont jaunes, grandes et légèrement parfumées. Les fruits sont des capsules cylindriques qui s’ouvrent par 4 valves. Elles contiennent des petites graines noires très riches en acides gras.
Oenothera biennis est originaire de l’Amérique du Nord (zones tempérées et tropicales) mais actuellement distribuées dans plusieurs régions du monde.
Quelle partie de l’onagre utiliser ?
On utilise l’huile végétale obtenue par expression à partir de grains de l’onagre pour ses propriétés thérapeutiques. Cette huile est très riches en acides gras poly-insaturés (acide linoléique (65 à 85 %) et acide gamma linolénique (7 à 14 %), en acides gras monoinsaturés comme l’acide oléique (5 à 12 %) et en acides gras saturés comme l’acide stéarique (1 à 4 %) et l’acide palmitique (4 à 10 %). L’huile de l’onagre contient également des phospholipides (0.05%) : phosphatidylcholines, phosphatidylinositols, phosphatidyléthanolamines, phosphatidylglycérols et acides phosphatidiques.
Il faut savoir que l’huile végétale d’Oenothera biennis est très instable par comparaison aux autres huiles végétales. Outre l’oxydation après exposition à l’air et à la lumière, l’huile de l’onagre est également sensible à la chaleur et l’humidité. Par conséquent, elle doit être stockée dans un endroit frais et sombre.
Quels sont les bienfaits de l’onagre ?
On utilise l’huile végétale de l’onagre, par voie orale, pour le soulager les démangeaisons des affections cutanées aigues ou chroniques qui rendent la peau sèche comme l’eczéma atopique. Le mécanisme d’action proposé pour expliquer l’action de notre plante sur les affections cutanées prurigineuses est le suivant:
L’acide linoléique est un acide gras essentiel qui est métabolisé par la delta-6-désaturase (D6D) pour donner l’acide gamma-linoléique, puis sous l’action de l’élongase, il y a formation de l’acide dihomo-gamma-linolénique (DGLA). On a remarqué chez les patients atteint de dermatites atopiques qu’il existe un déséquilibre du métabolisme des acides gras lié à un déficit en delta-6- désaturase (D6D). L’huile d’Onagre remplace ce déficit en apportant une grande quantité d’acide gamma-linolénique, qui est le produit de cette enzyme. La concentration de acide dihomo-gamma-linolénique (DGLA) se trouve alors augmentée significativement après 6 semaines de traitement. Il faut savoir que plusieurs études ont montré qu’il y a une forte corrélation entre l’amélioration clinique de l’aspect de la peau chez les patients atteints de dermatites atopiques et l’augmentation des taux de l’acide dihomo-gamma-linolénique (DGLA).
En plus, l’huile d’onagre, par son action immunomodulatrice et anti-inflammatoire remarquables, permet l’amélioration de symptômes de certaines maladies auto-immunes comme la sclérose en plaque et la polyarthrite rhumatoïde. En effet, elle active les lymphocytes Th2 et augmente la sécrétion des cytokines anti-inflammatoires (Il4) et diminue la sécrétion des cytokines pro-inflammatoires (IFN-ɤ) grâce à sa richesse en acides gras polyinsaturés.
Comment utiliser l’onagre ?
On utilise l’huile végétale de l’onagre par voie orale. La dose recommandée est de 2 à 3 g par prise, sans dépasser la dose de 6 g par jour.
Quelles précautions prendre avec l’onagre ?
Aux doses recommandées, l’Onagre est généralement bien tolérée mais peut parfois causer quelques effets indésirables comme les diarrhées, les nausées, les maux de l’estomac, le ballonnement et les maux de tête.
L’huile d’onagre est contre-indiquée chez les patients schizophréniques ou ceux traités par les phénothiazines et chez les personnes épileptiques. Elle est également contre-indiquée en cas d’hémorragie, en association avec les anticoagulants oraux ou avant une chirurgie car les risques de saignements pourraient être accrus. La consommation de cette plante est à éviter chez les femmes enceintes car elle peut augmenter le risque des complications pendant l’accouchement.
Références
1- Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). (2018). Assessment report on Oenothera biennis L. or Oenothera lamarckiana L., oleum
2- Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC). (2017). European Union herbal monograph on Oenothera biennis L. or Oenothera lamarckiana L., oleum